*Un coup de gueule *Un coup d’État
*Un coup d’œil *Un coup de peigne
*Un coup de crayon *Un coup médiatique
*Un coup d’épée dans l’eau *Un coup de vent
*Un coup d’éponge *Le coup d’envoi
*Un coup de main *Le coup de la panne
*Un coup monté *Le coup du lapin
*Faire les 400 coups *Un coup de maître
*Un sale coup *Un coup d’essai
*Un coup de fil *Un coup de théâtre
*Un coup de sang
*Un coup de soleil
*Un coup de froid
*Un bon coup de fourchette.
32. Recevoir un coup de bambou, c’est évidemment être frappé par un bâton en bambou (sens propre). Mais recevoir une note ou une facture à payer qui vous paraît excessive et donc qui vous choque, c’est aussi recevoir le coup de bambou. (sens imagé). Donnez pour chaque expression le deuxième sens (imagé).
1 – Recevoir un coup de fusil: être atteint par les balles tirées par un fusil.
Mais au restaurant …
2 – Donner un coup de balai c’est nettoyer le sol rapidement.
Mais dans un magasin, pendant la période des soldes …
3 – Un coup de feu c’est le bruit d’une détonation d’arme.
Mais à midi dans un restaurant …
4 – Donner un coup de frein c’est ralentir en voiture.
Mais en économie …
5 – Un coup de barre en bateau sert à modifier sa direction.
Mais, en fin de journée, c’est bien différent. Pourquoi?
6 – Donner un coup de fouet, c’est frapper quelqu’un comme un animal et ce n’est guère agréable. Mais si vous manquez d’énergie …
7 – Donner un coup de torchon, c’est essuyer sommairement.
Mais dans une enterprise …
33. Remplacez faire par un verbe plus adapté au contexte:
1. J'ai dû faire deux kilomètres pour trouver un restaurant ouvert.
2. Si tu persistes à vouloir changer de travail, tu fais une grosse erreur.
3. La pyramide en verre que l'architecte Pei a faite devant le Louvre séduit la plupart des visiteurs.
4. Tu ne peux pas faire cette lettre tout seul.
5. Il part aux États-Unis pour faire les grands parts naturels.
6. Cette usine fait des meubles de cuisine.
7. Mozart a fait cette symphonie à son retour de Paris.
8. Ce paysan fait principalement du blé et du maïs.
9. Désolé, Madame, nous ne faisons pas cet article.
10. Dix hectomètres font mille mètres ou un kilomètre.
11. Il fait de l'histoire et de la géographie.
12. Elle a fait tout le travail qu'on lui avait confié en un temps record.
34. Les verbes proposés signifient tous rendre neuf mais chacun de ces verbes a des compléments privilégiés: rajeunir, renouveler, réparer, réhabiliter, rénover, restaurer. Choisissez parmi les mots proposés le complément qui convient:
un magasin, une cathédrale, un immeuble du XVIIIe siècle, une HLM des années soixante, une salle de bains, une garde-robe, un vêtement démodé, une voiture, un collège qui n'est plus aux normes, une lampe cassée.
35. Associez les synonymes de construire avec leur complément privilégié que vous choisirez parmi les termes suivants:une statue, un monument, une maison, un immeuble, une cathédrale, un autobus, une rifle, une colonne.
Bâtir, élever, fonder, construire, ériger, édifier, fabriquer
36. Formez le champ sémantique qui a pour noyau le mot odeur; expliquez la signification de chacun des mots trouvés; composez des phrases avec ses vocables.
Substantifs | Verbes |
37. Indiquez pour chaque phrase, quel est le sens convenable du mot temps.
1. Comme le temps passe vite.
2. J’ai tellement de travail que je ne trouve même plus le temps d’aller au cinéma.
3. C’était à la mode de mon temps.
4. Il y a un temps pour tout: un temps pour travailler et un temps pour se détendre.
5. Vous avez mis trop de temps pour rédiger ce texte, il faudra vous entraîner à écrire plus vite.
6. Hier les grands navigateurs, aujourd’hui les astronautes: c’est la preuve que le temps des grands voyages n’est pas fini.
7. Le temps de l’adolescence n’est pas facile à vivre.
Le temps d’apprendre à vivre, / Il est déjà trop tard ... .
38. Retenez quelques expressions avec le verbe garder: garder une entrée, garder un prisonnier, garder un enfant, garder un malade, garder un livre, garder son chapeau, garder la chambre, garder le lit, garder ses habitudes, garder un secret, garder le silence. Observez l’emploi de ce verbe dans les phrases suivantes, traduisez-les.
1. Il riait lui-même, mais son visage gardait l’air sévère. 2. Le colonel ne laissa que deux soldats pour garder le pont. 3. Je vous prête, vous pouvez le garder tant que vous en aurez besoin. 4. Craignant quelque complication, le médecin lui ordonna de garder la chambre pendant quelques jours encore. 5. Vous pouvez sortir, je vous garderai votre place. 6. C’était le chien qui gardait le troupeau. 7. Simon garda longtemps ses habitudes de guerre. 8. Il s’instala, et, gardant toujours son manteau et son chapeau, dîna de conserves. 9. Il garde le silence sur le but de sa visite.
39. Dites quelles sont les propriétés de l’eau dans les locutions suivantes, spécifiez les sèmes qui les distinguent:
1. Mettre de l’eau dans son vin. 2.Être comme l’eau et le feu. 3. Suer sang et eau. 4. Jeûner au pain et à l’eau. 5. Clair comme l’eau de roche. 6. D’ici que cela arrive, il passera de l’eau sous le pont. 7. Ce projet est tombé à l’eau / est revenu sur l’eau. 8. Il faut se jeter à l’eau. 9. C’est une goutte d’eau dans la mer. 10. Se ressembler comme deux gouttes d’eau. 11. Porter l’eau à la rivière. 12. Vous amenez de l’eau à mon moulin. 13. Être heureux comme un poisson dans l’eau. 14. Pêcher/nager en eau trouble. 15. Il n’est pire eau que l’eau qui dort. 16. Une tempête dans un verre d’eau. 17. Rester le bec dans l’eau. 18. Donner un coup d’épée dans l’eau. 19. Un marin d’eau douce. 20. Ne pas gagner de l’eau à boire. 21. Vivre d’amour et d’eau fraîche.
40. Soit A1 aime A2. Dites quelles catégories de A1 (plante, animal, être humain, Dieu) sont possibles si A2 est: l’eau, le soleil, la chaleur, avoir chaud, les betteraves, le poisson, la viande, bien manger, voyager, jouer, sortir, (faire de ) la musique, les mathématiques, la mer, la montagne, la tour Eiffel, son maître, son chien, ses petits, ses enfants, ses parents, ses amis, son prochain, Picasso, Phèdre, Juliette, Roméo.
Dans quels cas (moyennant un retournement de phrases) plaire ou désirer peut-il être substitué à aimer. Dans quels cas on peut paraphraser aimer par éprouver de l’amour, de l’affection, de l’amitié, une passion.
41. Relevez le plus grand nombre possible d’emplois différents et de locutions où figurent les mots suivants et cherchez à réunir tous les traits de l’archilexème:
Parties de corps – tête, coeur, pied, bras, main;
Végétaux – arbre, fleur, roseau, lis, violette;
Animaux – lion, loup, chien, lapin, renard;
42. Constituez le champ sémantique lexical de l’archilexème état affectif positif. Préparez une séries de fiches relevées par ordre alphabétique, classez – les par parties de discours, inventez des contextes à l’aide des questions pour objet direct et indirect, pour sujet, pour adverbe, etc
II. 2. L’évolution sémantique des mots
L’évolution sémantique des mots est une source interne de l’enrichissement du vocabulaire très féconde. Tous les mots ont un premier sens ou sens étymologique, mais ils évoluent et ont tendance, au fil des siècles, à s’éloigner de leurs significations primitives. (7) Étudier le sens d’un mot, c’est étudier ses modifications de sens en diachronie, ce qui permet de répertoirer les différentes significations par lesquelles un mot a passé depuis sa création.
En consultant le dictionnaire pour connaître les différentes acceptions d’un mot, on découvre certaines propriétés de ses significations; on distingue le sens propre et le sens figuré.(28) Le sens propre est le sens premier du mot, le plus proche de son origine. Souvent le sens propre correspond au sens étymologique qui explique l’origine du mot.(18) Le sens figuré peut ajouter au sens propre une dimension imagée qui aide à la représentation mentale.(28) Mais parfois le sens étymologique est oublié et alors on distingue: le sens étymologique, le sens propre et le sens figuré.( 18) Soit le mot tortue:
– au sens étymologique, il signifie du Tartare, infernal, du latin tartarus.
– au sens propre, il désigne un réptile à quatre pattes courtes.
– au sens figuré, il désigne une personne très lente.
Un mot a généralement plusieurs sens figurés. Il n’est pas toujours facile de dire quel est le sens propre ou le sens premier d’un mot polysémique. Le passage du sens propre aux sens figurés se soumet à une logique fondé sur l’analogie (métaphore) ou sur la proximité (métonymie) entre le sens propre et le sens figuré créé.(18)
Le mot métaphorevient du grec meta qui signifie «changement» et pherein «porter», c’est-à-dire «déplacement de sens». La métaphore assimile un terme à un autre, à la suite d’une comparaison implicite.(3) À la différence de la comparaison, dans la métaphore le mot comparatif est absent: il a la ruse du renard. Selon la présence ou l’absence du comparé on distingue (18):
– la métaphore annoncée qui met en présence un comparé et un comparant: elle a une taille(comparé) de guêpe(comparant).
– la métaphore directe qui se reduit à un comparant, sans faire apparaître le comparé ou le terme comparatif: un monument de bêtise, le fléau de la société.
– la métaphore filée qui consiste à développer une succession, un enchaînement de métaphores autour d’un thème (1):
Un bel arbre
Ses branches sont des ruisseaux
Sous les feuilles
Ils boivent aux sources du soleil
Leurs poissons chantent comme des perles.
La métonymieconsiste à désigner un être ou une chose par un nom qui est lié au premier par un rapport logique (18), par un lien de contiguïté (3): une belle main (une belle écriture), boire un verre (verre d’eau), etc. La métaphore et la métonymie sont l’objet d’étude de la lexicologie et de la stylistique à la fois, mais la lexicologie s’intéresse aux figures lexicalisées qui sont inscrites dans le vocabulaire à tous les locuteurs français et ne sont plus ressentis comme des images (3): le blanc manteau de la neige.
Les causes de l’évolution sémantique des mots sont multiples et variées. Elles sont conditionnées par l’évolution des notions et par les besoins de communication des gens entre eux.(14) A. Deroy discerne les causes extra- et intra-linguistiques. (25) Les modifications dues au développement de la vie sociale, économique et culturelle, au progrès de la science humaine sont rapportées aux causes extra – linguistiques, tandis que les causes intra-linguistiques ont un caractère purement langagier. Comme exemple de modifications de sens dues au progrès de la conscience humaine on peut citer une quantité de mots concrets ayant reçu un sens abstrait: aborder un navire – aborder un sujet.
La plupart des mots gardent dans l’usage moderne leur sens étymologique: feuille, ouverture, viaduc. La sémantique fonctionnelle présente un nombre d’exemples restreint qui a modifié son sens au fil des siècles. Les procédés de modification sémantique sont multiples et importants à être étudiés (7):
1. Le changement sémantique est le procédé qui amène à une modification totale ou partielle du contenu sémantique d’un mot. Le sens nouvellement reçu élimine la signification originaire. Ainsi le verbe étonner signifiait autrefois ébranler comme par un coup de tonnerre. Plus tard ce verbe prit le sens de surprendre, frapper l’imagination. Le nom ramage avait le sens qui a beaucoup de branches. Cette signification est perdue aujourd’hui, par évolution, et a le sens chant des oiseaux.
2. Le développement sémantique est le procédé de réception par un mot d’une nouvelle acception qui se joigne à la précédente. Errer signifiait autrefois aller ça et là à l’aventure. Au sens premier s’ajouta une signification supplémentaire se tromper. Tous les deux sens lui appartiennent dans le français contemporain. Le développement sémantique peut aboutir à l’apparition des homonymes dits sémantiques: grève (1) – cessation du travail par les ouvriers, grève (2) – plage sablonneuse.
3. La restriction sémantique est le procédé à l’issue duquel un mot ayant à l’origine un sens général arrive à exprimer une notion plus particulière. On peut citer l’exemple de Ch. Touratier, le lexème femme, dont le sens premier est personne du sexe féminin et le sens restreint personne du sexe féminin qui est ou a été mariée.(touratier) Cette restriction consiste en l’apparition d’un sème spécifique. Dans les expressions la femme de qqn, prendre femme, le lexème femme présente sa signification restreinte d’épouse.
4. L’extension sémantique est une autre relation entre les différents sens d’un même lexème. Le mot arrive à présenter un sens plus large que le sens premier ou étymologique. Le lexème arriver était à l’origine un terme maritime signifiant toucher à la rive. Par la suite l’emploi de ce lexème fut étendu à tout mouvement atteignant son but. Ainsi le mot s’applique-t-il à plus d’objets qu’auparavant. De même, panier – corbeille pour le pain; dame – femme de haute naissance, etc.
5. L’affaiblissement de sens est le procédé à l’issue duquel un mot ayant à l’origine une valeur très expressive, la perd, au fil des siècles, et finit par recevoir un sens neutre. Le verbe gêner avait au XVIIe siècle le sens de torturer. L’adjectif blanc signifiait étymologiquement brillant. On retrouve son sens primitif dans l’expression les armes blanches c’est-à-dire brillantes.
6. Le renforcement sémantique est le procédé à la suite duquel un mot ayant un sens neutre à l’origine adopte un sens plus fort, plus expressif. Le lexème maîtresse avait le sens neutre de femme que l’on veut épouser; fiancée. De nos jours ce mot a fini par recevoir le sens de concubine, femme n’étant pas épouse.
7. L’amélioration de sens est un procédé quand un mot ayant à l’origine un sens défavorable reçoit un sens favorable et passe d’une couche de la langue à une autre. Le verbe réussir signifiait à l’origine aboutir, le résultat pouvant être heureux ou malheureux. Aujourd’hui ce verbe exclut complétement l’idée d’échec.
8. La péjoration de sens s’effectue par le procédé à la suite duquel un mot ayant à l’origine un sens neutre reçoit un sens dépréciatif, défavorable. Ce phénomène est d’origine sociale. Les substantifs vilain, rustre de l’origine un paysan, un villageois ont subi une dégradation et ont reçu un sens défavorable.
QUESTIONNAIRE
1. Quelles sont les causes de l’évolution de sens des mots ? 2. Quelle est la différence entre le changement sémantique et le développement de sens ? 3. Quelle est la différence entre la restriction et l’affaiblissement sémantique ? entre l’extention et le renforcement de sens ? entre l’amélioration et la péjoration ? 4. Par quels procédés se fait le passage du sens propre aux sens figurés ?
EXERCICES
1. Donnez le sens des mots soulignés dans les citations suivantes, puis expliquez le rapport entre le sens propre et le sens figuré du mot:
1. « Quoi ? Vous avez le front de trouver cela beau ? » (Molère) 2. Les bouches du métro refoulaient jusque sur le trottoir le flot des voyageurs. (Roger Martin du Gard) 3. Un homme [le dentiste] contre lequel – c’est le cas de dire – j’avais une dent. (Bergson) 4. On n’écrit pas avec son cœur, mais avec sa tête. (Flaubert) 5. Était-ce possible de perdre, en un quart d’heure, le fruit d’un an de travail ? (Zola)
2. Donnez tous les sens possibles de ces phrases en les complétant; le contexte devra expliciter chaque sens des mots soulignés:
1. Le nouveau bureau me plaît. 2. C’est un drôle de bleu. 3. Ce complément convient parfaitement. 4. C’est un beau papier. 5. Il faudrait soutenir sa tête.
3. Précisez le sens des adjectifs:
Un homme brave – un brave homme
Une note fausse – une fausse note
Des vers méchants – de méchants vers
Un homme pauvre – un pauvre homme
Un objet sacré – un sacré menteur
Un homme grand – un grand homme
4. Dites par quel procédé a évolué le sens des noms des parties du corps dans les groupements de mots qui suivent. Trouvez-en des équivalents russes (moldaves, anglais): les bras d’un fauteuil, le bras d’un fleuve; le pied d’une table, le pied d’une montagne; les dents d’un peigne, les dents d’une scie; le dos d’une main, le dos d’un fauteuil; la bouche d’un fleuve, la bouche d’un canon.
5. Relevez les noms polysémiques et dites s’ils sont employés dans leur sens primitif ou dans un sens dérivé:
Une enfance sévère, à laquelle manqua la douceur familiale ... Dès le commencement, la vie se révéla à lui comme un combat triste et brutal. Son père voulut exploiter ses dispositions musicales et l’exhiber comme un petit prodige. A quatre ans, il le clouait pendant des heures devant son clavecin, ou l’enfermait avec un violon, et le tuait de travail. Il fallut user de violence pour que Beethoven apprit la musique. Sa jeunesse fut attristée par les préoccupations matérielles. A onze ans, il faisait partie de l’orchestre du théâtre; à treize, il était organiste. A dix-sept ans, il était chef de famille, chargé de l’éducation de ses deux frères; il avait la honte de devoir solliciter la mise à la retraite de son père ivrogne, incapable de diriger la maison ... Ces tristesses laissèrent en lui une empreinte profonde (D’après R.Rolland).
6. Spécifiez l’origine et le sens des noms communs tirés des noms propres:
1) Argus, cerbère, mégère, méduse, sirène, dracon, hercule, mécène, géant, titan; 2) gavroche, gobseck, harpagon, lovelace, renard, tartuffe, espiègle, crésus, céladon; 3) berline, landau, tilbury, victoria; 4) astracan, boston, cachemire, gabardine, mousseline, nankin, persienne; 5) bordeau, champagne, cognac; 6) mansarde, guillotine, silhouette; 7) franc, louis, napoléon.
7. Remplacez les pointillés par une antonomase:
1) Un homme d’une constitution athlétique est un ...
2) Les personnages influents sont entourés d’hypocrites, de ...
3) C’est un homme d’une fortune incalculable, c’est un véritable ...
4) Un homme qui présente une ressemblance frappante avec un autre est son ...
5) Cet homme est très avare c’est un réel ...
6) Ce guerrier grec criait aussi fort que 50 hommes; d’où l’expression: une voix de ...
7) Cette publication qui fournit des renseignements spécialisés est un bon ...
8) L’hôte qui invite à dîner est aussi appelé ... (personnage de Molière).
9) Celui qui se vante des exploits dont il est capable mais dont la bravoure est surtout imaginaire est un ...
10) Le nom de cette déesse romaine sert à désigner l’ensemble des espèces végétales qui croissent dans une même région; il s’agit de la ...
8. Relevez les noms propres devenus noms communs, précisez leur origine et expliquez comment s’est effectué ce passage.
1) Et maintenant Simon était le benjamin de cette coterie d’hommes puissants qui ne pouvait que l’aider à gravir l’échelle des honneurs parce qu’il était initié à leurs secrets, à leurs intrigues et à leurs vies. (Druon) 2) L’agent a déclaré qu’il le pouvait, et il a ajouté: « Mais la prochaine fois tu sauras qu’un agent n’est pas un guignol ». (Camus) 3) Séleste jetait de temps en temps des regards de mon côté et roulait un panama entre ses mains. (Camus) 4) Il portait un pantalon rayé, une veste d’intérieur en lainage bleu avec des brandebourgs noirs et de revers de satin noir. (Saint-Pierre) 5) Les silhouettes des meubles se découpaient vaguement en noir sur le gris. (Saint-Pierre) 6) Le salon du commandant rélévait sans équivoque une orgie discrète, mais de qualité. Il y flattait une odeur de havane, de bons apéritifs et de rhum flambé. (Saint-Pierre) 7) On t’y voyait, lançant des boutades de « gavroche », comme si le courage consistait à s’abaisser à des railleries de collégien, au cœur des pires dangers et à l’heure de la mort. (Saint-Exupéry) 8) Elle était vêtue d’une robe de cachemire bleu pâle qui dessinait bien sa taille souple et sa poitrine grasse. (Maupassant) 9) Il n’y a plus ici ni sable, ni renards. (Saint-Exupéry) 10) Depuis trois jours, une demi-orange et une moitié de madeleine. (Saint-Exupéry) 11) « Pourquoi pas le baiser de Juda ? » demanda Hooten, mielleux. (Lanoux) 12) Je demande ce que font les petites sirènes par un temps pareil. (Lanoux) 13) La vie était vraiment trop farce d’avoir fait échouer dans cette géhénne le premier héros de leur drôle guerre, dans quel état ! (Lanoux)
9. À quelles villes correspondent les dénominations suivantes: la capitale des Gaules; la cité des Doges; La cité des Papes; la Ville rose; la cité phocéenne; la cité interdite; la Ville lumière; la Ville éternelle; la Venise du nord; la Ville sainte. Amsterdam, Avignon, Jérusalem, Lyon, Marseille, Paris, Pékin, Rome, Toulouse, Venise
10. Même travail pour les pays: la Perfide Albion; l’Empire du Soleil Levant; le Nouveau Monde; l’île de Beauté; la grande Bleue; le Céleste Empire; la terre des dieux; la terre des Pharaons; le toit du monde. Amérique, Angleterre, La Chine, La Corse, L’Égypte, La Grèce, Le Tibet, Le Japon, la mer Méditerranée
11. Répondez aux questions suivantes à l'aide du dictionnaire.
1. Louis de Béchamel était un financier et un gourmet très connu du XVIIe siècle. Mais qu'est-ce qu'une béchamel!
2. Louis Braille était un professeur et organiste français. Mais qu'est-ce que le braille!
3.John Browning était un inventeur américain. Mais qu'est-ce qu'un browning.
4. Lord James Cardigan était un général britannique. Mais qu'est-ce qu'un cardigan.
5. David Colt était un ingénieur américain. Mais qu'est-ce qu'un colt.
6. Rudolf Diesel était un ingénieur allemand. Mais qu'est-ce qu'un diesel?
7. Judas était un disciple de Jésus qui l'a livré aux Romains. Mais qu'est-ce qu'un judas ?
8. John Loudon McAdam était un ingénieur écossais. Mais qu'est-ce que le macadam ?
9. Guillaume Massiquot est l'inventeur d'une machine. Qu'est-ce qu'un massicot?
10. Samuel Morse est un Américain qui a inventé un système. Qu'est-ce que le morse?
11. Eugène René Poubelle était préfet de la Seine. Qu'est-ce qu'une poubelle?
12. Fitzroy James, Comte de Raglan, était un général anglais. Qu'est-ce qu' un raglan ?
13. John Montagu, Comte de Sandwich, était un amiral anglais. Qu'est-ce qu' un sandwich?
14. Etienne de Silhouette était le contrôleur général des finances extrêmement impopulaire. Qu'est-ce qu' une silhouette?
15. Alessandro, Comte Volta, était un physicien italien. Qu'est-ce qu' un volt!
12. Expliquez comment a évolué le sens des mots qui suivent au pluriel. Précisez les distinctions du sens de ces mots.
La bonté et avoir des bontés pour qqn; la liberté et prendre des libertés avec qqn; l’étourderie et faire des étourderies; la manière et faire des manières; la vérité et dire des vérités à qqn; la charité et faire des charités; la malhonnêteté et commettre des malhonnêtetés; la sculpture et admirer des sculptures.
13. La structure de l’arbre fournit de nombreuses métaphores. Cherchez lesquelles à l’aide d’un dictionnaire: l’arbre, le tronc, la souche, la branche / l’embranchement / le branchement / branché, les racines / enraciné / déraciné. Par quelles métaphores sont représentées les âges de la vie.
1. Que représente la fleur de l’âge?
2. Une fleur s’épanuit, une civilisation le peut-elle? Une personne? Qu’est-ce que cela signifie?
3. Si un fruit est mûr, à quel moment un homme l’est-il? Y-a-t-il des évènements qui vous ont fait mûrir?
4. Qu’est-ce qui peut se flétrir, se faner, s’étioler, végéter? un visage, la peau, la beauté d’une femme, un enfant, une personne sans resources?
5. Au commencement de toute plante, il y a la graine, que veut-on dire quand on appelle des enfants mauvaise graine?
6. Une bonne ou une mauvaise idée peut-elle germer dans votre esprit?
7. Au bout de l’épanouissement de la fleur, il y a le fruit. Peut-on recueillir le fruit de son travail? de ses réflexions? de ses erreurs? dans quelles situations?
8. Faire fructifier ses arbres, c’est bien; est-il possible de faire fructifier son argent? une opération bancaire peut-elle être fructueuse?
9. Quand vous avez des pépins, vous trouvez que la vie est une jungle! Expliquez…
10. Et pour finir, n’oubliez pas que vous récolterez ce que vous aurez semé!
14. Le passage de la comparaison à la métaphore s’accompagne souvent d’un changement de signification attribuée à l’animal: Ex. On est têtu comme un âne ( = comparaison ), mais si on est un âne (= métaphore), c’est qu’on est stupide. Dans la vie politique et économique, à quel type de personnes font référence les métaphores lexicalisées suivantes: un jeune loup, une taupe, un vieux renard, les éléphants d’un parti politique, un charognard, les dinosaures de la politique, les requins de la finance.
15. Le procédé qui consiste à désigner un homme par un nom d’animal est presque toujours dévalorisant. L’emploi du mot bête qui signifie stupide le montre clairement. Dans quelle situation peut on dire de quelqu’un qu’il est: un chien, un corbeau, une chienne, un cafard, un chameau, une couleuvre, un perroquet, une fourmi, un ours, une cigale, une vipère, une linotte, un mouton, un veau, une grue.
16. Une autre façon d’animaliser l’homme est de lui appliquer les mots désignant les parties du corps de l’animal: on dira très familièrement: ferme ta gueule à quelqu’un pour lui enjoindre de se taire, au lieu de ferme ta bouche; de même on dira bas les pattes à quelqu’un qui tente de poser les mains sur vous. Que signifient, appliquées à une personne, les phrases suivantes:
1 – Ce n’est pas la peine de prendre des précautions, il a le cuir solide!
2 – Regarde un peu la crinière de cette fille!( fam.)
3 – Quand elle a appris la nouvelle, elle est arrivée, toutes griffes dehors.
4 – Il connaît toutes les bonnes adresses de la région, c’est un bec fin.
5 – Pour cette soirée, il arborait une chemise à jabot.
6 – Il s’est cassé les abattis en descendant l’escalier.( fam. )
7 – Il a souvent courbé l’échine devant le président.
8 – Dans cette malheureuse histoire, il a laissé quelques plumes.
17. Les actions et les comportements des animaux peuvent être également appliqués à l’homme.
On dit de quelqu’un qui manifeste sa colère avec force qu’il gueule; d’un enfant qui pleure bruyamment, qu’il braille comme le fait le paon. Si quelqu’un reste volontiers à la maison, il reste dans son trou (péjoratif) ou il reste au nid (qui est toujours confortable).
Que signifient les phrases suivantes quand elles concernent des personnes:
1 – Ces deux vieilles femmes passent leurs temps à cancaner.
2 – On entendait piailler les enfants dans la cour de récréation.
3 – Tu n’as pas faim! Evidemment, tu grignotes toute la journée.
4 – Il est de mauvaise humeur: il rumine ses problèmes depuis une semaine.
5 – Les élèves du dernier rang ont jacassé pendant tout le cours de mathématiques.
6 – Elle trotte bien pour ses quatre-vingt-dix ans!
7 – Il n’accepte aucune invitation, il préfère rester dans sa tanière.
8 – Cette chambre est une vraie porcherie!
9 – Ce bureau où travaillent beaucoup d’employés est une ruche bourdonnante.
10 – Les juges ont décidé de donner un coup de pied dans la fourmilière en arrêtant des personnalités importantes du monde politique.
18. Expliquez l’évolution sémantique des mots en italique (changement ou développement de sens, restriction ou extension de sens, affaiblissement, péjoration ou amélioration du sens, métaphore ou métonymie):
I. 1. Le ministre consulta le président tribunal (Maupassant). 2. Marguerite s’était remise à tailler son crayon, dont la mine cassait toujours (Zola). 3. Quand le médecin de la mairie aura constaté le décès que nous irons déclarer, on le coudra dans un linceul, et on l’enterrera (Balzac). 4. Elle rangeait son linge dans les armoires et lui apprenait à surveiller le boucher quand il apportait la viande (Flaubert). 5. Il faut trop de temps pour écrire ! Et puis, je ne suis pas Balzac, moi ... Le conte fragile que j’édifie s’émiette quand le fournisseur sonne, quand le bottier présente sa facture, quand l’avoué téléphone, et l’avocat, quand agent théâtral me mande à son bureau pour « un cachet en ville... » (Colette). 6. Les piétons se faisaient rares comme les autos (Triolet). 7. Le train partait. Ils sautèrent dans leur voiture (Maupassant). 8. Ce soir, je n’aurai pas sommeil, et le charme du livre ne me détournera pas de moi (Colette). 9. J’accuse Pétain et sa bande d’avoir décidé et réalisé la capitulation, à l’insu du peuple et de l’armée (Bloch). 10. C’était lui qui faisait à la ville les commissions du pays. Il allait dans les boutiques, rapportait des rouleaux de cuir au cordonnier, de la feraille au maréchal (Flaubert). 11. Mais l’apothicaire certifia qu’il le guérirait lui-même, avec une pommade antiphlogistique de sa composition (Flaubert). 12. La chèvre blanche, à moitié soûle, se vautrait là-dedans les jambes en l’air et roulait le long des talus, pêle-mêle avec les feuilles tombées et les châtaignes ... (Daudet). 13. Et les chemises sur les poitrines bombaient comme des cuirasses ! (Flaubert). 14. De cette tragédie, par exemple, il blâmait les idées, mais il admirait le style (Flaubert). 15. Et l’on chiffrait déjà les gains de la saison (Zola). 16. Ma mère souffrait beaucoup de la gêne où nous vivons (Maupassant). 17. Il eut un geste de colère et d’ennui (Flaubert).
II. 1. C’était presque aussi charmant que le cabri d’Esmeralda, – tu te rappelles, Gringoire ? – et puis, docile, caressante, se laissant traire sans bouger, sans mettre son pied dans l’écuelle. Un amour de petite chèvre (Daudet). 2. C’était toute une vision de l’ancien Paris mouillé, dont elle grelottait, avec un étonnement navré de trouver la grande ville si glaciale et si laide (Zola). 3. Michel l’embrassait sur la bouche (Triolet). 4. On disait dans le livre: « Les serpents boas avalent leur proie tout entière, sans mâcher » (Saint-Exupéry). 5. Dans ces vastes salles gothiques, les costumes, les gestes, les voix charmaient les sens, étonnaient l’esprit, ravissaient le cœur (France).
19. Quelle particularité relevez-vous dans l’évolution sémantique des mots de la même famille: meurtre, meurtrier et meurtrier, meurtrissure; rustique et rustre, rusticité ?
20. Expliquez les causes de l’évolution du sens des verbes suivants:
comprendre, entendre, goûter, penser, rêver, savoir, sentir.
21. Expliquez les causes de l’évolution de sens des mots italiqués. Précisez le sens de ces mots dans les phrases qui suivent:
1) Il était fier de sa guerre, fier de la Résistence. (Lanoux) 2) Il était un grand patriote. (Vercors) 3) Ils partiront pour le premier maquis. (Sanitas) 4) Daconsta se sentit obligé de faire la grève par solidarité. (Vercors) 5) Il ne chôme pas, il est à couvert de la misère. (Stil) 6) C’est surtout des usines que je parle, comment ça se prépare. (Stil) 7) Qu’est-ce qu’un collaborateur ? La plupart des collaborateurs, c’est un fait, se sont recrutés parmi les bourgeois. (Sartre) 8) Elle [excursion] termina par un séjour à Saïda, au pied des hauts plateaux, et par une petite intrigue entre le sous-officier Georges Duroy et une ouvrière espagnole employée à la manufacture d’alfa de Aïn-el-Hadjar. (Maupassant)
22. Spécifiez les cas d’affaiblissement de sens des mots mis en italique. Indiquez leurs significations dans les phrases qui suivent et leur sens étymologique.
1) La lampe à l’huile qui brûlait à doux dans sa suspension éclairait l’officier de police. (Lanoux) 2) C’est ce qui m’a conduit, peu à peu, à laisser mon sourire au vestiaire et à prendre pour le petit déjeuner ma tête de tous les jours, qui décidément, doit être assez sinistre. (Daninos) 3) Pour le cocher de M. Larroque, Thérèse d’instinct retrouvait ce sourire qui faisait dire aux gens: « On ne se demande pas si elle est jolie ou laide, on subit son charme... ». (Mauriac) 4) Quand il rapporta le billet, elle lui dit de garder la monnaie. (Mauriac) 5) Elle le pria d’aller prendre sa place au guichet, car elle craignait de traverser la salle d’attente où deux métayères assises, un panier sur les genoux et branlant la tête, tricotaient. (Mauriac) 6) Maintenant, dans le salon d’Argeluse, madame de la Trave n’est plus sensible qu’à la gêne que chacun éprouve; elle observe les yeux de pie du fils Deguilhem fixés sur Bernard. (Mauriac) 7) Nous avons au grenier des meubles qui s’abîment, ça ne nous coûterait rien de les leur prêter... (Mauriac) 8) Dès lors, ne nous étonnons pas. (Saint-Exupéry) 9) Ainsi tu comptes pour rien la peine de ton parrain qui te gâte et qui sera furieux. (J.Renard) 10) Eh vous avez été ravi naturellement ? (Proust) 11) Vous avez dû être enchanté, surtout si c’était la première fois que vous l’entendiez. (Proust) 12) Oh ! tu peux durcir ton vert de prunelle, ton vert-de-gris de poison de regard. Moi, je ne baisserai pas les yeux. (Bazin) 13) Je vous interdis de communiquer avec lui tant que dura cette quarantaine. (Bazin) 14) Au régiment, où il devint sergent, il se lia avec un autre sergent, Levier, dont le père était contremaître dans un atelier de mécanique générale. (Montherland) 15) Cette inspection gênait fort M. Octave. (Montherland) 16) Elle était assise sur un fauteuil au bureau, dans une petite pièce, dont les murs se trouvaient entièrement cachés par les livres bien rangés sur des planches de bois noir. (Maupassant) 17) Oui, mon capitaine, dit Robert. J’ai vu le terrain. (Lanoux)
23. Relevez les mots qui ont subi l’amélioration ou la péjoration de sens et précisez leur sens étymologique.
1) Cécile doit réussir son examen de philosophie en octobre. (Sagan) 2) Il insista pour que d’aucune parole, d’aucun geste, elle ne compromît un succès si rapide si inespéré. (Mauriac) 3) Il fallait, en tout cas, en courir la chance. (Mauriac) 4) Paysanne, terrienne, elle se méfiait du négoce, et de ces fragiles fortunes sans cesse menacées. (Mauriac) 5) Marché d’esclaves, disent les gars, c’est bien vrai. (Stil) 6) Le valet annonça: « Madame de Marelle ». (Maupassant) 7) Bougre ! Comment, la guerre déclarée, battras-tu les Prussiens, sans savoir leur langue vivante. (J.Renard) 8) Mais les bourgeois semblent avoir besoin d’un nombre de pièces inutiles proportionnel à celui des hectares sur lesquels s’étend la domination de leurs redevances et de leurs chasses. (Bazin) 9) Je ne le méprisais pas d’être une sorte de rustre agressif et c’était plutôt ma longue silhouette de fils à papa qui me faisait honte. (Simenon)